Il est tard. J'ai enfilé un caraco blanc et éteins toutes les lampes de ma chambre. Le contraste du coton blanc sur ma peau bronzée m'a quelque peu surprise. Et puis je me suis rendue compte en m'allongeant sur le lit que l'obscurité m'apaise. J'ai saisi une des dernières cigarettes qui restaient dans mon paquet. Tout me semble futile à présent. Comme si mes actes étaient coordonnés de façon à paraitre censés et dictés par la force de l'habitude. Je ne compte plus toutes ces nuits à penser à toi. Plus rien n'a vraiment de sens à l'heure qu'il est. Tu ne crois ni en moi, ni à l'amour que je te portes chaque jour que Dieu fait. Tu me traites de menteuse. Je sais que tout cela est difficile à croire. Moi-même j'ai eu du mal à l'admettre. Mais je voudrais te le crier. Quand arrêteras-tu d'être aussi aveugle? Avec nous Cupidon a du rater sa cible, car j'ai beau chercher les raisons de cet amour, je suis lasse de n'en trouver les causes et même ce que nous pouvons retirer de toutes ces années à s'aimer en silence. Demain je vais sans doutes croiser une fois de plus ton regard, parviendras-tu un jour à voir dans mes yeux ces regrets qui me font encore et toujours espérer être à tes cotés ?